Boisson alcoolisée à base de bourgeons de cet arbre, la liqueur de sapin est obtenue par distillation et produite à Pontarlier (Doubs) où elle fit son apparition au début du 20e siècle en s’inspirant des remèdes alors vendus en pharmacie et utilisant des bourgeons de sapins reconnus pour leurs vertus antitussives.
Ce n’est donc pas un hasard si son goût fait un peu penser aux bonbons à la sève de pin. Après l’interdiction de l’absinthe en 1915, les apéritifs anisés prirent le relais et la consommation de liqueur de sapins commença à se développer.
Pour la fabrication de la liqueur de sapins, on cueille, au mois de juin, de jeunes pousses prélevées sur les branches inférieures de ces conifères du massif jurassien et on sépare la récolte : une partie est mise à sécher sur claies tandis que l’autre macère dans de l’alcool pendant deux jours avant d’être mélangée à d’autres plantes aromatiques puis distillée en alambics à bain-marie.
Cette distillation donne naissance à un alcoolat incolore titrant 80° d’alcool et dans lequel on laisse infuser les pousses qui avaient été mises à sécher et qui vont également donner à cette liqueur sa couleur caractéristique d’un vert assez clair ou un peu plus foncé selon les producteurs.
L’addition d’eau distillée et de sucre va réduire la teneur en alcool pour la ramener à un niveau plus raisonnable, compris entre 35 et 40°.
La liqueur de sapin est vendue en bouteilles faites de son bois. Cette boisson, servie de préférence assez fraîche, nature ou sur glace, est consommée en apéritif ou en digestif. Elle peut aussi parfumer un grog ou entrer dans la composition de certains cocktails.
Comme l’absinthe ou le marc du Jura, la liqueur de sapin peut aussi servir à parfumer des glaces, notamment à la vanille, ou des sorbets au citron.
Écrit par Jean-Marie Thiébaud.
Crédit photo - Alain DOIRE - BFC Tourisme.