L’origine du nom de ce vin, appelé aussi Ploussard à Arbois et Pupillin, viendrait d’un mot local, « plousse » ou « pelosse » qui désignait la prunelle dont les fruits ressemblent presque à s’y méprendre aux raisins de petite taille avec lesquels on fait ce vin. On le rencontre pour la première fois dans les textes en 1386 sous le nom de « pellozar » et, en 1732, le Parlement de Besançon l’a rangé dans la liste des bons cépages de Franche-Comté. On le connaît aussi quelque peu dans le Valais suisse et, sous le nom de mescle, dans le département de l’Ain.
Ce cépage, typiquement jurassien, se développe sur des terres fortement marneuses ou argileuses du trias et du lias. Il est très sensible, aussi bien aux maladies courantes de la vigne (oïdium, mildiou et pourriture grise) qu’aux grandes chaleurs et aux gelées printanières tardives (son débourrement est précoce), en raison de la minceur de la peau des grains qui semble curieusement peu faite pour résister au climat local. En raison de ce paradoxe et de cette fragilité, il ne faut pas s’étonner que le Poulsard soit de qualité assez variable selon les millésimes.
Ce rouge à jus blanc provient de grappes longues et pendantes, porteuses de grains peu serrés à la chair charnue, noire et légèrement bleutée. Les jeunes rameaux sont peu velus et les feuilles jaunes à reflets bronzés avant de devenir adultes et comportant alors cinq ou sept lobes avec un sinus pétiolaire en U ouvert. Quant au rameau, on a vite fait de l’identifier en raison de ses très longues vrilles. Ce qui étonne le plus dans ce vin, c’est le fait qu’étant si clair, il puisse posséder une telle puissance et une telle rondeur.
Le Poulsard, fortement fruité, se conserve de quatre à huit ans.
C’est le deuxième cépage le plus répandu du Jura avec 20 à 25% de la surface plantée et 80% de l’encépagement en rouge de cette région viticole.
D’un rouge peu soutenu (virant aux teintes pelure d’oignon en vieillissant) qui pourrait presque faire croire qu’il s’agit d’un rosé fortement teinté, le Poulsard, servi assez frais, accompagne à la perfection aussi bien les entrées et les volailles que les viandes rouges et les fromages. Facile à boire, il fait le bonheur des palais aussi bien masculins que féminins.
2011 - Écrit par Jean-Marie Thiébaud.